Fernand Khnopff est né en 1858. Sa petite enfance se passe à Bruges où son père occupe la charge de substitut du procureur du Roi.
Après avoir abandonné les études de Droit décidées par son père, il ouvre son premier atelier rue du Luxembourg. Le gotha bruxellois fait très vite de lui son portraitiste favori.
En 1888, il suit ses parents à Saint Gilles et s'aménage un atelier au premier étage de l'imposante maison renaissance du n°1 de la rue Saint Bernard.
Il réalise des oeuvres qui lui apporte la gloire et des expositions à Londres, Paris, Vienne et Berlin.
Après la mort de sa mère, et sans doute par nostalgie de son enfance, il réalise une série de vue de Bruges-la-morte.
Comme tous les symbolistes, Khnopff, un des grands représentants du mouvement, réactive les mythes antiques. Sa peinture s'inspire des poètes symbolistes, initiateurs du mouvement : Mallarmé, Rodenbach, Verhaeren.
L'imaginaire symboliste bien que fasciné par la figure de la femme fatale, la repousse, préférant représenter les vierges pures, les dames blanches. Il a la nostalgie de l'humanité antérieure au péché originel et à la sexualité maudite, il célèbre l'être androgyne.
Avec la réalisation de costumes et décors de plusieurs opéras pour le Théâtre de la Monnaie, Khnopff se trouve en contact avec de jeunes cantatrices : ses modèles deviennent alors moins androgynes et plus chauds.
En 1891, il expose à Bruxelles. Sur l'affiche la liste des participants devenus célèbres est impressionnante.
En 1900, Khnopff se fait construire une maison-atelier à Bruxelles, 41 av. des Courses, en bordure du bois de Cambre (elle n'existe plus). Elle est conçue comme un "temple du moi" avec un intérieur aux couleurs bleu, noir et blanc. Peu d'élus peuvent y pénétrer.
A 51 ans, il épouse une veuve, mère de deux enfants. Le couple demeure à une centaine de mètres de la maison-atelier dont l'accès est formellement interdit à sa femme.
Le ménage ne durera que 3 ans. Le portrait de Marguerite en blanc, sa soeur et sa muse sera la seule présence féminine dans son atelier tout au long de sa vie.
Le 12 Novembre 1921, Khnopff décède dans une clinique privée.
L'exposition du Petit Palais, évoque par sa scénographie, les couleurs de la maison-atelier de Khnopff (une pièce bibliothèque ou le public peut s'asseoir et feuilleter des livres a été reconstituée)
L'exposition est riche des magnifiques portraits de Khnopff : des femmes mystérieuses, des proches et Marguerite. Hypnos, dieu du sommeil, obsession du peintre est présent dans de nombreux tableaux, Khnopff possédait un moulage de la tête ailée au-dessus d'une armoire en verre, en guise d'autel votif.
En 1901 il reprendra "L'aile bleue" où figure Hypnos avec la figure d'Antinoüs, le favori de l'empereur Hadrien.
Antinoüs Mondragone - Italie 130 après JC - marbre. Favori de l'empereur Hadrien, Antinoüs mourut en 130 av JC dans les eaux du Nil
Dessinateur et pastelliste, Khnopff a fait aussi usage de la photographie d'une façon très moderne, en rehaussant des photographies au platine.
Une très belle exposition dans le Petit Palais que je ne me lasse pas de visiter.
A voir jusqu'au 17 mars 2019
photos M.Pellevillain
Germaine Wiener - 1891 - Un plat japonais avec des incrustations de cuivre et d'argent tient lieu de signature
Who shall deliver me ? 1891 - crayons de couleur sur papier - Le litre est emprunté à un poème de Chistina Rossetti. L'oeuvre a été encadré par son propriétaire dans un esprit "Arts and Crafts" (mouvement réformateur anglais développé entre 1880 et 1910 initiateur du Modern style et de l'Art nouveau français et belge)
Avec Grégoire Le Roy - Mon coeur pleure d'autrefois - 1884 - crayon, crayon de couleur, craie blanche sur papier gris