Cette exposition se terminait le 23 février, j'ai pu la voir juste avant sa fermeture.
Lucas Giordano est né à Taverna en 1634 dans un petit bourg de Calabre. Il suit une formation rigoureuse sous la conduite de son père Antonio, également peintre, qui l'encourage à peindre d'après des estampes notamment celles d'Albrecht Dürer, puis il fait son apprentissage auprès de José de Ribera. (José de Ribera, d'origine espagnole, s'est installé à Naples en 1616, il y renouvela la peinture avec une facture ténébreuse ralliée au style du Caravage).
En 1653 Lucas Giordano séjourne à Rome puis s'installe à Naples rapportant avec lui les innovations les plus récentes. Mêlant réalisme et illusion on lui doit la diffusion de l'esthétique baroque à Naples.
Il s'empare du style de Ribera et Caravage pour le décliner à sa manière avec une rapidité d'exécution qui lui vaut le surnom de "Luca fa presto". Du nord au sud de l'Italie sa virtuosité fascine et il reçoit de nombreuses commandes de Naples, Venise et Florence.
Le grand format s'avère encore trop petit pour Giordano et il réalise de nombreuses fresques dans les églises de Naples, dont il devient le décorateur mythique.
En 1692 il se rend en Espagne. Il réalise les fresques pour le Cason del Buen Retiro à Madrid, le monastère de l'Escurial ou encore la cathédrale de Tolède et devient durant dix ans peintre de Charles II. Il révolutionne le style local abandonnant parfois le pinceau pour peindre avec ses doigts.
A la mort de Charles II en 1700, il rentre à Naples où il meurt en 1705
La production de Lucas Giordano est immense, plus de cinq mille œuvres, fresques et tableaux. L’exposition en présentait une centaine dans une scénographie évoquant un palais avec ses salons, couloirs, pièces de réception, chapelle , qui se succédaient dans une ambiance de bleus, de verts, d'ocres.
(photos MP)
Apollon et Marsyas - 1660 - Excellent joueur de flûte, le satyre Marsyas osa défier Apollon. Ayant perdu la compétition les Muses le condamnèrent à être écorché vif, d'où son cri de douleur !
San Gennaro intercède pour la cessation de la peste - 1660 - La peste de 1656 bouleversa Naples. Pendant six mois l'épidémie fit rage. Dix a quinze mille mort par jour durant les mois les plus chauds. Elle emporte plus de la moitié de la population. San Gennaro (Saint Janvier) protecteur de Naples ayant sauvé la ville lors de l'éruption du Vésuve en 1631, c'est à lui qu'on attribue vingt cinq ans plus tard d'avoir éradiqué la peste.
Giordano fresquiste -
Une salle présente une projection grandioses des fresques pour le Cason del Buen Retiro et l'Eglise Saint Antoine des Allemands à Madrid, ainsi que du monastère Royal de l'Escurial