L'exposition "Des fleurs en hiver" que présente le Musée Delacroix n'est pas incontournable, mais revoir la petite place Fürstenberg et la maison de Delacroix est toujours un grand plaisir.
Delacroix, membre du Conseil Municipal de Paris en 1851, ne s'installera qu'en décembre 1857 place Fürstenberg pour se rapprocher de l'Eglise Saint Sulpice dans laquelle il exécute la peinture murale "La lutte de Jacob avec l'Ange".
Delacroix était très présent dans la capitale, il y a occupé successivement dix logements et six ateliers avant d'acquérir la maison du 6 rue Fürstenberg, charmé par la cour intérieure qui lui permettait d'avoir un jardin. Il n'y faisait pourtant que de brefs séjours ; en raison de ses problèmes de santé il était plus souvent à Champrosay, petit village lié à Draveil, où il loua d'abord quelques pièces dans la ferme de l'Hotel-Dieu, puis un pavillon en 1852.
Les bouquets de fleurs sont étrangers au reste de son oeuvre. Il en présentera cinq au salon de 1849. Il perpétue la grande tradition de l'art de la nature morte qui prospéra aux XVIIe et XVIIIe siècles surtout aux Pays-bas et en Hollande. Les fleurs y jouent un grand rôle dans des compositions denses, mêlant les espèces sans tenir compte des périodes de floraisons. Ces bouquets fabuleux étaient exécutés par des spécialistes du genre, ou comme Delacroix, par des peintres pour lesquels cette expression ne représentait qu'une petite partie de leur oeuvre. La France avait également ses spécialistes (voir quelques oeuvres ci-dessous). Après Delacroix et jusqu'à nos jours d'autres peintres donneront aux fleurs la possibilité d'une vie permanente en les fixant sur la toile.
La visite "Des fleurs en hiver" avec les quelques tableaux de Delacroix nous laisse un peu sur notre faim, les sculptures de Jean Michel Othoniel (dont la démarche est de réenchanter le monde) et celles de Johan Creten ne nous apportent personnellement qu'une faible consolation.
Jean Michel Othoniel a réalisé le "kiosque des noctambules", installation inaugurée en 2000 ayant fonction de bouche de métro à la Station Palais Royal (il a remporté le concours organisé par la RATP pour le centenaire du métro) et a exposé récemment au Centre Pompidou ses immenses colliers en verre de Murano. J'ai aimé une autre facette de son travail découverte au Musée : un herbier composé de photos et textes sur un fond récurrent rehaussé de couleurs de façon différente pour chaque planche.
Cette exposition temporaire se termine le 18 Mars.
Eugène Delacroix est né en 1798 à Charenton-Saint Maurice, il est mort en 1863 à Champrosay. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise.
La place Fürstenberg
L'atelier
Le jardin
Les bouquets de Delacroix
Bouquets du XVIIe et XVIIIe
Nicolas Baudesson (1611-1666) huile sur toile
Membre d'une illustre famille de peintres de natures mortes
Jean Michel Picart (1600 Anvers - 1682 Paris) huile sur toile 39,5x32 cm
Michel Bruno Bellengé (1726-1793) célèbre pour ses contemporains
malgré les critiques de Diderot. huile sur toile 33x27cm
Anne Vallayer-Coster (1744-1888) Très célèbre au XVIIIe. premier tableau
de fleurs en 1772. Diderot ne tarira pas d'éloges sur elle.
La station de métro Palais-Royal - installation de JM Othoniel (dont je regrette
un peu la permanence)
Mon coup de coeur - l'herbier du même JM Othoniel