"Peintre !... Rien d'autre que peintre !... je n'ai jamais voulu être, ne veux et ne serai jamais rien d'autre qu'un peintre" Joaquim Sorolla
Au départ rien ne semblait pourtant facile. Né en 1863, orphelin très jeune, Sorolla est recueilli par sa tante et son oncle maternels.
Un photographe, Antonio Garcia Peris le fait travailler dans son atelier comme coloriste photographe. Plus tard, la production du jeune Joaquim en portera les traces notamment avec les cadrages de ses compositions en plongée et contre-plongée.
Sorolla étudie très tôt la peinture et s'imprègne des œuvres au Musée du Prado, en particulier Vélasquez.
Il entre aux Beaux Arts de Valence, obtient une bourse pour partir à Rome parfaire ses connaissances classiques.
Il se rend régulièrement à Paris, fréquente Bonnat, Rodin. Il s'intéresse à l'impressionnisme, connait le fauvisme et autres courants. Il découvre aussi les peintres nordiques dont les coloris vifs et lumineux l'inspireront.
Dès le milieu des années 1890, Sorolla reçoit de prestigieuses récompenses, dont le grand prix de l'exposition universelle de 1900 pour "Triste héritage".
En 1906 sa première exposition personnelle à Paris est un succès.
Son prestige grandit et s'étend lors d'expositions internationales. Il expose à l'Hispanic Sociéty of America de New-York en 1909 et l'immense succès qu'il remporte incite le fondateur de l'institution, Archer Milton Huntington, à lui commander un grand décor pour sa bibliothèque.
Joaquim Sorolla a épousé Clothilde, la fille du photographe Garcia Peris. Ils ont eu trois enfants, Maria, Joaquim et Elena. La famille est au cœur de ses préoccupations. Sa femme et ses enfants sont ses modèles favoris et une source permanente d'inspiration.
Les plages de Valence, les pêcheurs, les scènes de baignades sont aussi des motifs de prédilection. Comme Monet il se passionne pour les reflets.
En 1920 alors qu'il travaille à un portrait dans son jardin, il est frappé par une attaque d'hémiplégie. Il ne reprendra pas ses pinceaux. Il meurt trois ans plus tard.
En 1926, Clothilde léguera les collections et la maison familiale à l'Etat espagnol afin que soit créé un musée à la mémoire de son mari. Le musée Sorolla est situé près de Pasco de Castellana dans un quartier élégant de Madrid. Magnifique demeure, au décor reconstitué grâce aux nombreuses photographies retrouvées. Une grande partie des œuvres de Sorolla peintes dans les lieux mêmes y sont exposées. Sorolla avait fait construire cette grande maison en 1911. Il créa lui même ses jardins, pour lui et sa famille, havre de paix et de beauté qu'il peindra une quarantaine de fois entre 1917 et 1920.
La magnifique exposition de Giverny présente de nombreux tableaux très attachants. On y retrouve toute l'affectivité de Sorolla dans des blancs éblouissants : éblouissement de l'amour.
A ne pas manquer, jusqu'au 6 Novembre