Portrait par Hans Burgkmair (1510-1515) Le portrait de Burgkmair inspiré du retable d'Ausbourg (un jeune homme d'une vingtaine d'année) permet d'estimer la date de naissance de Martin vers 1440-1445 au moment ou la famille s'installe à Colmar. détail du retable de Saint Ulrich (1460-1465) Eglise Saint-Ulrich et Sainte Safra à Ausbourg 1846 - Portrait de Martin Schongauer par joseph Moesl d'après Burgkmair
Tout jeune Martin travaille dans l'atelier d'orfévrerie dirigé par son père, ce qui explique sa dextérité au burin.
Martin a du s'entraîner très tôt à reproduire des motifs répétitifs, rinceaux et fleurons qui ornent les pièces d'orfévrerie et les références à ces dernières sont nombreuses dans les gravures de Martin : couronne, crosse, croix, encensoir, coupe, sceptre etc.. ainsi que le porte-cierge de la "dormition de la vierge" morceau de bravoure dont la base ne mesure qu'un centimètre carré.
Rinceau d'ornements à la touffe de gazon - 1480-1485 - burin - La dormition de la Vierge - burin - 140-1475 25,5x16,8 cm - détail du porte-cierge
Ce talent de graveur lié à une formation d'orfèvre s'applique aussi au Maitre ES (actif au XVè siècle) ainsi qu'à Dûrer (1471-1528) fils d'orfèvre.
Martin SCHONGAUER est avant tout connu pour ses gravures (116 pièces). Ses peintures réalisées sur panneau de bois, comme il est d'usage à l'époque, ne sont que sept dont la plus célèbre "la vierge au buisson de roses", auxquelles il faut ajouter les fresques de l'église Saint-Etienne de Vieux-Brisach sa dernière création (1488-1491).
Il est le premier graveur dont l'identité soit connue. Avant lui les graveurs sur cuivre ne signaient pas leurs oeuvres. Ce sont les historiens qui leur donnèrent un nom en fonction d'un élément récurent dans leurs oeuvres ou d'un titre d'une oeuvre principale (Le Maître aux banderoles, le Maître du livre), par suite par leur initiales (Maître ES).
Sur toutes les estampes de Martin SCHONGAUER figure un M+S, initiales de son prénom, séparées par une croix formant un arc en dessous (sans doute le croissant de lune des armoiries de la famille SCHONGAUER).
Son oeuvre comporte essentiellement des sujets religieux tirés du nouveau testament, 29 sujets profanes, des motifs ornementaux et quelques motifs d'animaux.
Martin SCHONGAUER moins bien organisés que le sera Dürer a pourtant inondé l'Europe, Espagne et Italie, France jusqu'à Prague et Cracovie, de ses estampes. Elles permettaient un accès à la création contemporaine et la diffusion rapide de modèles iconographiques. Avec la diffusion de ses gravures Martin SCHONGAUER a influencé profondément l'art du Rhin supérieur.
En 1492, Albrecht Dürer fit lors de son premier voyage de compagnonnage un passage à Colmar pour venir rendre hommage à celui qu'il considérait comme son Maître, mais Martin était mort le 2 février 1491 au Vieux-Brisach.
Saint Jean à Patmos - burin - 15,9x11,2cm - 1485-1491
L'adoration des mages - burin - 1470-1475
Le grand portement de croix (détail) burin - 28,6x42,7 cm - 1475-1480
Le combat de Saint Jacques à Clavijo - burin - 1475-1480
Vierge de l'annonciation - burin - 1485-1491
Ange de l'annonciation - burin - 1485-1491
La Vierge au perroquet - burin - 16 x 11,4cm - 1470-1475
A LIRE - SCHONGAUER A COLMAR - Edition Ludion - où l'on retrouve aussi ses peintures