Marseille. 24 décembre 2014. En longeant, à pied, le Vieux Port, il faut passer le Fort Saint Jean et l'on aperçoit très vite l'architecture particulière du Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.
Posé au bord de la mer, juste à l'entrée du Port, c'est un carré parfait de 72 mètres de côté qui en contient un autre de 52 mètres destinés aux salles d'expositions et de conférence. Les vides entre les deux sont les espaces de circulation avec vue sur le Fort, le port et la mer.
La structure alvéolée qui recouvre l'extérieur fait penser au moucharabieh utilisé dans l'architecture traditionnelle des pays arabes, présent aussi dans les palais pour dérober les femmes aux regards. Au MuCEM, les visiteurs peuvent voir à l'extérieur mais ne sont pas visibles de l'extérieur.
Conçu par l'architecte Rudy Ricciotti, le Musée a été ouvert le 7 juin 2013 lors de l'année de la capitale européenne de la culture mais il a fallut onze ans pour réaliser le projet. Les collections proviennent du musée d'ethnographie du Palais du Trocadéro à Paris (1878-1936) et des deux musées qui lui ont succédé, le musée de l'Homme et le musée national des Arts et Traditions populaires. Au début des années 2000 une politique d'acquisition tournée vers l'Afrique du Nord et le Proche-Orient se développe, sont acquis un nombre important d'objets remarquables provenant d'Iran, de Syrie, de Turquie et du Maghreb. L'intégralité des collections de Paris à été déménagée à Marseille.
Depuis la terrasse on peut rejoindre le Fort Saint Jean par une passerelle de 115 mètres. Le Fort abrite des pièces de collections du MuCEM et accueille des manifestations temporaires. La construction du Fort date du XVIIe siècle. Il a eu durant trois siècles une vocation militaire, puis a servi de dépôt de munitions aux allemands pendant la guerre. Il a été gravement endommagé par une explosion accidentelle en 1944.
Merveilleusement restauré, avec un chemin de ronde, agrémenté de plantations de la Méditerranée (chênes blancs et verts, orangers, myrtes, safran et aromates etc), d'où l'on a un panorama sur le ville, le port et le MuCEM, c'est un lieu très agréable à visiter, la passerelle servant de lien entre l'architecture d'aujourd'hui et celle d'hier.
Le ciel couvert ne permettait pas de générer des reflets de la structure alvéolée sur les sols de la terrasse et des espaces de circulation, mes photos ne sont donc pas exceptionnelles.
On ne peut évidemment pas faire de comparaison entre le Musée Vuitton de Paris et le MuCEM de Marseille, ce sont des architectures tout à fait différentes, mais j'ai aimé davantage la circulation et les échelonnements de terrasses du Musée Vuitton à l'enfermement que j'ai ressenti dans le MuCEM.
Il faisait nettement plus beau pour visiter les calanques, avec la lumière changeante de la fin de journée. Pour clore cet article, je vous offre une courte ballade.