Le titre de Conservateur du Muséum National qu'avait obtenu Hubert Robert en 1795 imposait, bien évidemment, que la grande rétrospective consacrée à son œuvre fût présentée là où il avait exercé sa fonction, là où il avait également demeuré : au Louvre !
Je n'étais pas une grande "fan" des ruines d'Hubert Robert, mais avec cette présentation , ce mélange de dessins, de gravures et de peintures, j'ai été conquise.
Hubert Robert, mémorialiste de son temps, décrit Paris, l'Histoire, la Révolution française et l'on regarde avec nostalgie, le pont Notre Dame , la Bastille en destruction, le port de Rome…
Mais ce que j'ai particulièrement aimé, ce sont ses merveilleux dessins à la sanguine, où, dans des décors gigantesques, se déplacent de petits personnages. C'est mon grand coup de cœur.
Tous ces dessins mesurent environ 30x40cm - photos web
Le Temple de La Sibylle à Tivoli ,1762 - La Cour de la villa Giulia ,1762 - La Villa Madame, 1761/6 - Escalier menant au portique de Vignole, 1762 -
Le Tombeau d'un pape à Saint Pierre de Rome, 1758/59 - La Place du Capitole, 1762 - Dans Saint-Pierre de Rome, 1763 - Basilique romaine en partie détruite, 1772/74
Hubert Robert donne, dans son œuvre, une place considérable aux arbres. Il en fait même le sujet central du dessin "L'Arbre renversé".
Bord de rivière, 1772/74 - La Vieille Hutte sous les grands arbres, 1763 - Bustes romains dans un parc, 1763 - La Fuite de Galatée, 1780
Hubert Robert nait en 1733. Ses parents appartiennent à la maison du comte de Stainville. Hubert Robert est destiné à entrer dans les ordres. Il étudie au collège de Navarre (le comte n' est pas étranger à cette admission dans un collège aristocratique).
Devant ses dons évidents pour le dessin d'architecture, il devient élève du sculpteur Michel-Ange Slodtz en 1751. De 1754 à 1765 Hubert Robert séjourne à Rome auprès du comte de Stainville, nommé ambassadeur de France.
Bien qu'il ne soit pas lauréat du Prix de Rome, mais avec l'appui du comte il est logé à l'Académie de France, installée au palais Mancini. Il reçoit l'enseignement de Pannini, professeur de perspective à l'Académie et peintre de ruines, et celui de Piranèse dont l'atelier est situé non loin de l'Académie. En 1759 Hubert Robert obtient une place officielle de pensionnaire.
En 1765 c'est le retour à Paris où il connaît un succès immédiat avec ses œuvres associant un évènement contemporain à une vue de ruines. Cela lui vaut le surnom de "Robert des ruines". Ses clients, mécènes et amis comptent parmi les plus hauts personnages du royaume : Le comte d'Artois (frère de Louis XVI), le marquis de Marigny (frère de Mme de Pompadour), le comte de Stainville, fait duc de Choiseul et devenu ministre, la famille de La Rochefoucauld….
Il fréquente les "lundis" , réservés aux artistes, de Madame Geoffrin, riche bourgeoise de la rue Saint-honoré . Viennent y dîner Boucher, Carle van Loo, Joseph-Marie Vien. Les "mercredis de Madame" sont jours des gens de lettres et accueillent Marivaux, Fontenelle, Voltaire, d'Alembert et Diderot.
En 1766 Hubert Robert est reçu à l'Académie Royale pour son tableau "Port de Ripetta". L'année suivante il participe au premier Salon, il y présente plus de quinze tableaux dont le Port de Ripetta. Il exposera au Salon régulièrement jusqu'en 1798 une dizaine d'œuvres
En 1773 il décore pour le cardinal de La Rochefoucauld, archevêque de Rouen, la salle des Etats de l'archevêché. C'est le seul décor d'Hubert Robert, conservé de nos jours en France.
En 1777 Louis XVI lui commande deux tableaux. Il assure aussi, à partir de cette année là, des travaux de décoration et de conception de jardins.
1789 - Il peint "La Bastille dans les premiers jours de sa démolition".
Le Muséum central des arts ouvre le 14 août 1793 dans les locaux vétustes de la Grande Galerie
La Bastille dans les premiers jours de sa démolition - 1789 - 77x114cm - huile sur toile - Musée Carnavalet-
Le 23 Octobre 1793, Hubert Robert est arrêté pour ses relations avec les ennemis de la liberté. Il est emprisonné à Sainte-Pélagie puis à Saint-Lazare. Il aurait réalisé durant son incarcération cinquante-trois tableaux et de multiples dessins. Il est libéré le 4 août 1794 à la chute de Robespierre. Il a échappé de peu à la guillotine (un homonyme aurait été guillotiné à se place).
Le 16 avril 1795, Hubert Robert est nommé conservateur du Muséum National, notre Louvre actuel.
En 1802 il est mis à la retraite de sa fonction au Muséum national qui prend le nom de musée Napoléon.
En 1806 il est expulsé du Louvre où il était logé.
Il meurt brutalement le 15 avril 1808.
Sous l'Empire (1805-1810) un nouvel éclairage de la Grande galerie du Louvre est réalisé par Percier et Fontaine qui se souviennent des projets qu'Hubert Robert a exposé au salon de 1796.
Destruction du pont Notre Dame, 1786 - Jeune Femme tendant un biberon à un bébé, huile sur bois, 1772, 22x27cm, Valence Musée - L'incendie de Rome, 207x288cm, Pavlovsk Musée des Beaux arts - L'abattage des arbres au Château de Versailles, 1775/75
Cette exposition est très riche, ce n'est ici qu'un bref aperçu. Ne la manquez pas !
JUSQU'AU 30 MAI 2016 - HALL NAPOLEON Musée du LOUVRE