Lorsque la rondelette dame quelque peu extravagante déchire mon billet d'entrée je ne sais pas que, comme Alice, je vais faire un "Voyage au pays des merveilles" (cette dame était peut-être la Duchesse !). Je ne me glisse pas dans un terrier, mon entrée se fait par un espace constitué de fines lamelles de métal suspendues, labyrinthe vibrant où la lumière démultiplie mon image. Puis c'est un plongeon dans le noir. Dans cette obscurité surgissent des lumières, découvertes éblouissantes, le terme est approprié. Premier choc : "Le grand déplacement" un jeu de miroirs sur un mur entier. De salle en salle, d'étonnement en étonnement je me heurte à des oeuvres lumineuses, fixes ou en mouvement, sur les murs ou flottant au dessus de ma tête, à des "Contorsions" mais aussi à de superbes peintures acryliques noir et blanc. Puis je traverse un autre labyrinthe, forêt de lames transparentes suspendues et irradiées par une sorte de lanterne. Toujours dans le noir, un noir qui ne fait pas peur, un noir qui rend heureux dans l'attente d'une surprise nouvelle, je vois l'espace s'élargir laissant apparaître au fond "Continuel-lumière cylindre", 6 mètres de diamètre... Je suis comme Alice, me voilà toute petite face à cette hypnotique lumière en rotation et à l'artiste créateur de ce monde là. Un couloir et l'obscurité cesse. Autre lieu, autre rêve, en couleur celui-là : un grand mobile rouge qui répand ses reflets au sol et sur le mur. Je ne suis pas au bout de mon voyage. Viennent des peintures en camaïeux de gris, "modulation and alchemie"...superbe ; un mur complet d'une peinture pointilliste... puis "la longue marche"... des cercles chromatiques... "soleil froid". La dernière salle est ludique avant le retour au monde réel. Comme Alice je retrouve ma taille, j'ai même un peu grandi : j'ai vu les oeuvres de Julio le Parc, je ne le connaissais pas.
Un peu de ce voyage merveilleux en image et en vidéo, mais si vous êtes à Paris ne manquez pas cette exposition.
Photos et vidéo MP
L'entrée
Le passage
Le Grand Déplacement
Contorsions
L'espace s'élargit..
Continuel-Lumière cylindre
on aperçoit dans l'autre pièce une partie de la longue marche (20m x 2m)
Soleil froid
Dernière salle ludique
Né en 1928 à Mendoza en Argentine,Julio le Parc fait ses études aux Beaux-arts de Buenos Aires tout en exerçant différents métiers. Il s'installe à Paris en 1958. Il est cofondateur du GRAV (groupe de recherche d'art visuel) et le précurseur de l'art cinétique et de l'Op Art.
En 1966 il reçoit le grand prix de peinture de la Biennale de Venise. Artiste engagé il est expulsé de France en mai 1968 pour ses manifestations contre les institutions. Défenseur des droits de l'homme il lutte contre les dictatures d'Amérique Latine. Personnalité entière, il refuse une rétrospective au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris en 1972 en la jouant à pile ou face. Il sera un peu oublié jusqu'à cette exposition au Pälais de Tokyo ou il investit 2000 m2. Julio le Parc vit et travaille à Cachan (Val de Marne).
EXPOSITION JUSQU'AU 20 MAI 2013
Je n'ai pas été la seule a être émerveillée :
Dandylan : link
Monik : link