Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Voir-ou-revoir

Voir-ou-revoir

Mes visites d'expositions, de musées et autres lieux culturels.


Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

Publié par voir-ou-revoir sur 31 Octobre 2017, 18:32pm

Catégories : #Expositions à Paris

Le Petit Palais consacre une rétrospective à Anders Zorn, grand maître de la peinture suédoise de la fin du XIXe et du début du XXe. Cent cinquante œuvres présentées dans une très belle mise en scène, dont l'une, la "Danse de Saint Jean", est devenue, telle notre "Joconde", une icône en Suède.

Anders Zorn a un talent exceptionnel pour l'aquarelle sur très grand format, travaillant en glacis légers ou faisant disparaître totalement le blanc du papier sous des épaisseurs plus couvrantes. Zorn également magistral pour la peinture, allie à son talent la rapidité : il  réalisera en moins de onze jours le portrait d'Elisabeth Cameron. Graveur de génie et libre dans la perfection, c'est évidemment là qu'il me touche le plus. Il grave à l'eau-forte en griffant le vernis de longs traits puissants : c'est superbe. 288 estampes tirées en peu d'exemplaires seront répertoriées par Karl Asplund dans un catalogue de 1920, dont 212 figurent dans le fond de la BN France.

La perfection pour parler d'Anders Zorn est le mot juste : impressionnisme et réalisme se mêlent dans les scènes de genres, de folklore, les paysages, l'eau. Il portraitise à la fois les rois, les célébrités, les actrices et les gens du peuple.

A la fin de sa vie Zorn multiplie les dessins et estampes de nu, utilise aussi la photographie. Il donne moins d'importance au lieu et à l'atmosphère, s'attachant à la représentation de la chair.

J'ai assez vite pensé à Sorolla en voyant les œuvres de Zorn (voir http://voir-ou-revoir.com/search/sorolla/ ). Ils étaient amis et rivaux, tous deux présents à l'Exposition Universelle de 1900, Zorn avec la "Danse de Saint-Jean", Sorolla avec "Triste héritage" pour lequel il obtint le Grand prix.

Tous deux de famille modeste, Sorolla est orphelin élevé par sa tante, Zorn né d'une brève liaison et élevé par sa mère et sa grand'mère. Tous deux surdoués en dessin ont le même parcours talentueux qui leur fera trouver la gloire et la fortune. Ils ont en commun la recherche de la lumière prédominante dans les scènes de genre, et une fascination pour le blanc immaculé du linge. Sorolla voyage, Zorn aussi, beaucoup : l'Espagne, la France, l'Angleterre, la Turquie, l'Italie, la Grèce, l'Afrique du Nord, les Etats-Unis où il reçoit un accueil triomphal.

Sorolla et Zorn : un même genre de peinture, mais l'un est du pays de Manuel de Falla, l'autre de Franz Berwald. L'exposition de Sorolla m'avait fait vibrer, celle de Zorn m'impressionne. Son grand autoportrait en rouge nous accueille froidement à l'entrée : l'imposant Monsieur Loyal, regard dur, visage fermé, bras ouverts en crabe, repoussant en nous le désir de nous jeter dans ses bras, semble nous prévenir : "Entrez et vous allez voir ce que vous allez voir !" . J'ai vu : je quitte cette exposition étourdie par tant de perfection, mot un peu oublié dans notre monde où tout se fait vite et plutôt mal, et, devant son talent magistral de graveur, je ne peux que remettre en question le sens de mon entêtement à vouloir, depuis tant d'années, creuser le métal.

Anders Zorn, né en 1860 à Mora, décède dans sa région natale en 1920.

Exposition au Petit Palais jusqu'au 7 décembre.

Le choix de photos est évidemment suggestif et sélectif, lié aussi aux conditions d'éclairage et à la difficulté de photographier des œuvres sous verre. Je ne vous montre qu'une infime partie de cette grande exposition à ne pas manquer même si l'on est repu d'impressionnisme.

Franz Berwald :    https://youtube.com/watch?v=BKhZ30b-cvs

Manuel de Falla : https://www.youtube.com/watch?v=McDd1xWjt78

 

1915 - Autoportrait en rouge - photo internet

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

Photos qui suivent MP - cliquez pour les agrandir ou pour les faire défiler

1884 - Jean Burnay - Aquarelle sur papier

1885 - Des châteaux en Espagne - Aquarelle sur papier - Emma Lamm qui épouse Zorn cette année là, pose pour ce portrait.

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1886 - Portrait de Viktor Rydberg, écrivain, journaliste, homme politique, personnalité marquante de la Suède de son temps - Aquarelle sur papier grand format

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1886 - Vacances d'été - Emma pose pour cette marine peinte dans l'île de Dalarö, station balnéaire à la mode. Aquarelle sur papier grand format

1889 - Dans l'atelier de Wikström - Huile sur toile

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1894 - Brodeuses - Huile sur toile - peinte à Venise

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1892 - La Dame à la cigarette - Huile sur toile

1891 - Veronica Heiss - Huile sur toile

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1888 - Rosita Mauri - Antonin Proust, homme politique demanda à Zorn le portrait de sa maîtresse, célèbre danseuse étoile et professeur à l'Opéra de Paris - Aquarelle et gouache sur papier grand format.

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1900  - Portrait d'Elizabeth Cameron - Huile sur toile

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1892 - Dans le grenier à foin - Huile sur toile

1906 - Dans le fumoir - Huile sur toile

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1889 - Pétrir le pain - Huile sur toile

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1897 - Danse de la Saint Jean - Huile sur toile

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

Mes deux coups de cœur en peinture :

1880 - En deuil - Aquarelle sur papier - Le roi de Suède Oscar II en commanda une réplique, Zorn avait tout juste 20 ans.

1886 - Jeune bédouine - Aquarelle sur papier

 

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1915 - La Prière - Crayon sur papier

1918 - Ols Maria - Sanguine sur papier

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

SERIE DE GRAVURES A L'EAU-FORTE

1906 - Auguste Rodin - 2ème état.

1894 - Isabella Gardner - 2è état

1899 - Le Président des Etats-Unis Grover Cleveland

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1900 - Emma Zorn - 2è état

1895 - La Guitare ou Souvenir - état unique

1891 - Madame Simon - 1ère planche - 1er état

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

1890 - Zorn et sa femme - 2è état - inspiré d'une eau forte de Rembrandt qui pose au même âge avec Saskia. Zorn collectionne les gravures de Rembrandt.

1890 - Axel Herman Haig, qui l'initia à la gravure

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017

Dernière salle de l'exposition

Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017Petit Palais - Anders ZORN - octobre 2017
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
bien belle découverte, grâce à toi, Michèle. quelle maitrise de l'aquarelle ! le portrait de Viktor Rydberg est fabuleux. et ces éclats de lumière sur les vêtements et la peau ! la dame à la cigarette est délicieuse, et les zooms pertinents que tu as faits sur les enfants du tableau du pain sont si charmants qu'on les regarderait des heures sans avoir la moindre envie de penser technique, merci Michele !
Répondre
A
J’ai vu l’expo. Un grand peintre. Plus réaliste qu’impressionniste. Par contre, Sorolla, par sa palette de couleurs vives, la lumière, et sa touche, se rapprocherait plus des impressionnistes qu’il côtoya parfois.<br /> Pour moi, la meilleure toile de l’artiste est celle qu’il préférait lui-même : la « Danse de la Saint-Jean ». Il lui donne une vivacité, un mouvement étonnant.<br /> Mon coup de cœur va, moi aussi, à la petite toile qui le fit connaître à 20 ans : « En deuil ».<br /> Sur la fin de sa vie, cet homme se mit à peindre de nombreuses femmes nues se baladant dans la campagne. Le retour d’âge ?<br /> Excellente journée
Répondre
R
J'avoue bien volontiers que je ne savais rien de cet artiste impressionnant, merci à vous, une fois encore chère Michèle de nous offrir cette découverte.Par ailleurs j'ai beaucoup apprécié la qualité de vos commentaires, en relevant cependant que vous êtes fort injuste dans votre jugement de la valeur du graveur "michèle pellevillain", voir son site personnel en particulier.
Répondre

Articles récents