J'ai découvert Georgia O'Keeffe lors d'un voyage à New-York, j'ai immédiatement été séduite par la luminosité de sa peinture et son approche personnelle et originale de représenter de façon très agrandie les petites fleurs.
"Une fleur est généralement de petite taille. Les fleurs suggèrent toutes sortes d'associations. Vous tendez la main pour la toucher délicatement - vous vous penchez pour la sentir - vous y apposer vos lèvres sans même y penser - ou vous l'offrez à quelqu'un pour lui faire plaisir. Cependant - d'une certaine façon - personne n'a vu ce qu'était une fleur - vraiment - c'est si petit - on n'a pas pris le temps - et voir prend du temps, comme se faire des amis prend du temps. (...) Alors je me suis dit - je vais peintre ce que je vois - ce que la fleur est pour moi, mais je la représenterai à grande échelle et ceux qui la verront seront surpris de devoir lui consacrer autant de temps - je ferai en sorte que même les New-Yorkais les plus débordés prennent un certain temps pour voir comment je vois les fleurs."
Mais Georgia O'Keeffe est également une paysagiste en fusion avec la nature.
Georgia O'Keeffe est née en 1887 dans une ferme du Wisconsin. En 1905 et 1906, elle fréquente l'Art Institute of Chicago et en 1907-1908 l'Art Students League of New-York. Son désir : exposer à la Galerie 291 créée par le photographe Alfred Stieglitz. Par l'intermédiaire de son amie Anita Pollitzer, elle soumet à Stieglitz une série de dessins au fusain. Elle est exposée en 1916 avec un groupe de peintre et, jusqu'à sa mort en 1946, Sieglitz lui consacrera chaque année une exposition. Ils se marient en 1924, s'épaulent dans leur art respectif. Stieglitz fera plus de 350 portraits de Georgia, et Georgia pourra rencontrer des artistes du cercle d'amis de Stieglitz.
Ils partagent leur temps entre New-York et Lake George, dans l'état de New-York. Georgia peint les buildings de Manhattan et les granges de Lake George.
Quelques années après son séjour au Nouveau Mexique en 1929, Georgia fait l'acquisition du Ghost Ranch, une maison isolée entourée de déserts. Le pays la fascine, elle tombe amoureuse des montagnes arides qu'elle peint aux couleurs de ses humeurs, qu'elle humanise en insistant sur leurs reliefs faits de plis et de rides.
Les années 1950-1960 sont marquées par la simplification, l'abstraction. Ses voyages en avion dans le monde entier, en Extrême-Orient, en Inde, en Asie du Sud-Est, et en Europe, lui inspirent ses dernières séries, vues aériennes de rivières et vastes peintures du ciel vu juste au dessus des nuages.
"C'est stupéfiant de s'élever au-dessus du monde où l'on a vécu. Et de le regarder en bas s'étirer encore et encore (...) Le monde est si beau et si simplifié, et si clairement découpé, comme le temps et l'histoire simplifieront et rectifieront cette époque qui est la nôtre"
Son état de santé et sa cécité l'empêcheront de travailler les deux dernières années de sa vie.
Elle décède en 1986 à 98 ans ans, ses cendres ont été dispersées dans le désert du Nouveau-Mexique qu'elle aimait tant.
EXPOSITION JUSQU'AU 6 DECEMBRE 2021
et si vous avez le temps ... deux vidéos très intéressantes